Ma mie m'a offert pour mon anniversaire un petit livre exquis de Harry Bellet intitulé "Les Aventures extravagantes de Jean Jambecreuse, artiste et bourgeois de Bâle". L'intrigue est rocambolesque, les situations truculentes et la langue savoureuse. Un vrai plaisir de lecture que je ne saurais trop conseiller en ces temps de mine grise et de turpitudes.
Au détour des aventures du héros, je suis tombé sur un petit fabliau qui m'a bien fait rire. Je vous le livre tout cru :
"Robin, en faisant ses adieux
Cependant qu'on chargeoit les malles
Baisoit l'hostesse dans les lieux
Les plus secrets et les plus sales,
Quand l'hoste s'écria, pressé d'un lavement :
"Ouvrez ! Je n'en puis plus ; ouvrez-moy promptement !
L'aysement a deux trous ; ouvrez, de par le diable !
Ouvrez ! Nous y tiendrons commodément tous deux !"
A quoi Robin respond, d'une parole affable :
"Ce que vous dites, l'hoste, est certes véritable ;
Mais j'en occupe l'un, et l'autre est tout foireux !"
(Fabliau du retrait, dans la version d'Honorat de Bueil, seigneur de Racan (1589-1670) et membre de l'Académie française à partir de 1634)
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