Vous connaissez certainement cette jolie histoire popularisée par Pierre Rabhi : « Un jour, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient, impuissants, le désastre. Seul le colibri s'active, allant chercher quelques gouttes d'eau dans son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d'un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit :
- Colibri ! Tu n'es pas fou ? Tu crois que c'est avec ces gouttes d'eau que tu vas éteindre le feu ?
- Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part. »
J'adore cette histoire. Pas tant pour ce qu'elle nous raconte de façon explicite - la notion de responsabilité, indépendamment de celle de réussite ou d'échec - que pour ce qu'elle laisse en suspens.
Cette part occulte, il m'a été donné de la découvrir sous la forme d'un autre récit, sans parole celui-là, présenté dans le cadre d'un concours de présentation de courts métrages autour du thème "Lead India".
Le voici :
En combinant les deux histoires, celle du colibri et celle de l'enfant poussant le tronc, nous approchons une morale qui, pour paraphraser la citation fameuse de René Char dans Les matinaux, s'énoncerait à peu près comme ceci : Impose ton désir, serre ton coeur et va vers ton risque. A te regarder, ils comprendront. Alors, ils te rejoindront.
Ou bien, pour terminer sur une véritable citation du poète, extraite du même recueil :
" Quand on a mission d’éveiller, on commence par faire sa toilette dans la rivière. Le premier enchantement comme le premier saisissement sont pour soi. "
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