En sa qualité d'agent, Julian Friedmann est un spécialiste des histoires.
Dans la présentation ci-dessus donnée à Ealing près de Londres en fin 2012, il s'explique sur la structure ternaire des histoires : début - milieu - fin.
Rendant hommage à Aristote, il nous rappelle que la structure d'une intrigue est le processus permettant à l'audience de vivre une expérience source de plaisir. Cette structure repose sur trois piliers : PITIE... PEUR... CATHARSIS...
La pitié, c'est ce que nous devons ressentir vis-à-vis du personnage principal dès le début de l'histoire. C'est ce qui nous amène à nous connecter émotionnellement avec Ulysse, quand, au début de l'Iliade, on le voit quitter sa femme Pénélope, son fils Télémaque et son île d'Ithaque pour rallier, plus par sens du devoir que par conviction, une guerre qu'il pressent aussi infâme que meurtrière.
La peur, c'est ce sentiment que nous éprouvons à chaque épreuve ou péripétie vécue par le héros dans sa quête pour se tirer du mauvais pas dans lequel il se trouve. C'est cette forme de compassion angoissée qui nous amène à accompagner Ulysse quand, il se joue des sirènes, du cyclope et de toutes les embûches qu'un dieu amer - Neptune - a posées pour retarder son retour auprès de sa belle.
La catharsis, enfin, c'est le retour du bonheur, le dénouement heureux. C'est Ulysse qui s'allonge aux côtés de Pénélope retrouvée, sous la protection d'Athéna, la déesse aux yeux pers, prolongeant la nuit des époux pour qu'ils puissent laisser parler leurs corps dans une interminable étreinte.
Début - souffrance du héros - empathie de l'audience
Milieu - lutte du héros - peur de l'audience
Fin - résolution du conflit - apaisement et bien-être.
Voilà enfin révélée la formule gagnante de toute histoire.
A vous, maintenant, de construire celles sur lesquelles vous pourrez bâtir votre rapport à l'autre pour goûter au merveilleux qui nimbe toute rencontre d'un délicieux mystère.
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