Cela devait arriver. Depuis quelques jours, le verbe "googler" est entré dans la langue française, au moins au travers d'un dictionnaire. Dictionnaire en ligne, certes, mais dictionnaire quand même. Depuis son introduction en bourse durant l'été 2004, la jeune entreprise californienne n'arrête pas de défrayer la chronique. Il faut dire qu'il y a de quoi marquer les esprits. Jugez vous-même :
1. L'entreprise n'existait pas il y a 10 ans ; elle capitalise aujourd'hui 100.000.000.000 de dollars, soit 5 fois plus que General Motors ou 2 fois plus que McDonald's.
2. Dans l'esprit de ses créateurs (Larry Page et Sergey Brin), le projet qui a donné naissance à Google n'avait pas pour vocation de créer un tiroir-caisse ou une pompe-à-fric, mais bien d'offrir gracieusement au monde la possibilité de rechercher n'importe quelle information présente sur la toile.
3. Comme ils étaient initialement hostiles à l'idée de faire financer leur projet par la publicité de peur de perdre leur indépendance d'esprit d'un côté et parce qu'ils estiment que la pub de masse s'apparente à une nuisance sociale, Larry et Sergey ont créé un nouveau modèle économique dans lequel l'affichage d'un lien publicitaire serait contextualisé par rapport à la recherche conduite par l'utilisateur.
4. C'est la seule entreprise à ma connaissance où il est expressément demandé aux salariés de consacrer 20% de leur temps de travail à des projets etrangers à l'accomplissement de leur mission au sein de Google. Vive la semaine de 32 heures de travail !
5. Google est, toujours selon mes sources, l'unique entreprise qui, lors de son introduction en bourse, ait refusé de payer les 7% habituels de commissions bancaires réclamés par les grandes institutions de Wall Street lorsqu'elles accompagnent une société dans le saint du saint de la finance. Ils n'auraient versé que 3.5%.
6. Enfin, rares sont les patrons de société qui ont l'aplomb d'écrire dans le prospectus d'introduction en bourse des phrases comme : "Une équipe de direction qui se laisse distraire par une série d'objectifs à court terme est aussi absurde que quelqu'un qui est au régime et se pèse toutes les demi-heures." Faut oser quand même...
En lisant le livre "Google Story" récemment traduit chez Dunod, vous pourrez découvrir au gré d'anecdotes toutes plus savoureuses les unes que les autres, comment ces p'tits jeunes de moins de 30 ans ont construit à force de culot à toute épreuve, d'obstination et de génie l'une des plus belles aventures industrielles de ces dernières années. De celles qui font apparaître le Microsoft de Bill Gates comme une entreprise bien "vieille" et "passée de mode".
Google, c'est un peu comme la victoire de la désinvolture et de l'insolence face aux dinosaures du capitalisme. C'est l'autre versant de l'Amérique : celui qui la rend grande et me la fait aimer envers et contre tout.
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Note : la carte ci-dessus (mind map) a été réalisée avec le logiciel MindJet.
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