En ces temps enfiévrés de coupe du monde de football, difficile de voir autre chose que les fameux coups du foulard de Cristiano Ronaldo, les coups du sombrero de Zinedine Zidane ou les coups bas de tel joueur qui se laisserait aller à piétiner un adversaire à terre. Pourtant, même si cette coupe du monde est riche en rebondissements et en émotions, entre les coups de gueule des entraîneurs, les coups fourrés de rois de la simulation et les coups de génie, il manque toujours ce coup de force du football qu'est le "hat trick" ou le coup du chapeau.
Alors à défaut de coup du chapeau, c'est un coup de chapeau que je souhaite adresser ce jour. Un événement extraordinaire vient de se produire cette semaine qui est passé quasiment inaperçu ici : Warren Buffett, le deuxième homme le plus riche du monde a annoncé qu'il donnerait près de 37 milliards de dollars ou 30 milliards d'euros (si, si, vous avez bien lu !) à la fondation caritative de l'homme & la femme les plus riches du monde, à savoir, le couple Bill et Melinda Gates. A travers cet apport, la fondation Gates se trouve dotée d'un montant d'actifs avoisinant les 50 milliards d'euros (60 milliards de dollars).
Ces sommes serviront à financer notamment un thème cher au couple Gates : l'accès au "service minimum de santé" dans les pays pauvres à travers le développement de la vaccination des enfants. Aujourd'hui, à côté des 2,7 millions de personnes qui meurent chaque année du SIDA (pour lequel, il n'y a pas de vaccin), plus d'un million d'individus meurent de la tuberculose, maladie pour laquelle le vaccin existe de longue date.
Qu'est-ce qui a amené Warren Buffett à se délester de ses milliards de dollars auprès du couple Gates ? L'assurance qu'il avait affaire à des professionnels du caritatif. Il dit même avoir porté le même soin à choisir le récipiendaire de ses fonds qu'à identifier les sociétés dans lesquelles il investit dans le cadre de son entreprise, Berkshire Hathaway.
Il se trouve que parallèlement à cet événement - qui a quand même fait la une de The Economist - une dirigeante d'entreprise avec qui je travaille régulièrement me rapportait les propos d'un cadre dirigeant de Sanofi Pasteur : "Dans notre métier, il y a un avant Gates et un après Gates. Depuis que la fondation Gates est active autour des problèmes de santé dans le tiers monde, la proportion de notre production à destination de cette région du monde croît régulièrement."
Par principe, je ne suis pas un grand fan de l'action caritative qui me rappelle trop les images d'Epinal de sorties de messe dominicale sous la troisième République. Pourtant, là, je n'ai rien d'autre à dire que : "Respect et chapeau bas !"
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