Inutile de vous triturer les méninges. Je ne vous demanderai pas de chercher le nombre qui suit dans la série car il n'y a pas de corrélation cachée entre ces nombres. Ou plutôt si, il en existe une mais qui ne relève pas de la logique ni de l'arithmétique. Ce qui lie ces nombres c'est que, moyennant une association avec certains substantifs anglais - respectivement { questions } , { things } et { signals } , ce sont les noms de jeunes entreprises emblématiques du monde qui se profile devant nous.
- 20Q ou 20 Questions
Ce site est rigolo. Je le rangerais dans la catégorie "tititainment" pour reprendre le bon (jeu de) mot(s) d'Henry Kissinger. Vous le connaissez peut-être déjà. En y accédant, il vous est demandé de penser très fort soit à un animal, soit à un végétal, soit à un minéral. Une fois que votre choix est arrêté, le site relève le défi de trouver ce que vous cachez dans votre crâne en moins de 20 questions. Le plus troublant, c'est qu'en général, il y parvient plutôt bien. Voulez-vous essayer ? C'est ici.
- 43 things
Ici, nous nous trouvons plus dans une émanation de la logique communautariste dont le développement est concomitant avec celui des technologies qui lui donnent un socle d'expression. Pensez cette fois à un ou plusieurs objectif(s) que vous rêveriez d'atteindre. Ca y est ? Vous le tenez, cet objectif ? Bien. Maintenant, répondez à la question suivante : " Cela vous dirait-il de dialoguer via internet avec un ensemble d'individus partageant le même objectif ou qui l'ont déjà atteint ? " Si votre réponse est oui, alors je vous invite à ouvrir un compte sur 43 things. C'est ici.
- 37 signals
J'ai réservé la petite perle pour la fin. 37 signals offre une série de logiciels pour faire des choses simples comme gérer des projets, organiser sa semaine... Jusque là, rien de bien révolutionnaire. Là où les choses deviennent intéressantes, c'est qu'au-delà du fait de proposer des services d'utilisation extrêmement simple, 37 signals vous offre la possibilité de faire les choses de façon intelligente. Exemple : vendredi dernier, H. , un collègue et voisin me propose une idée para-professionnelle. L'idée me plaît ; on tope. Aussitôt, H. se met à l'ordinateur, accède à son compte sur 37 signals, déclare un nouveau projet - celui pour lequel nous venions de toper. Une page blanche s'affiche à l'écran et H. tape quelques lignes résumant les activités à entreprendre pour donner vie au projet. On peut mettre tout type de contenu dans la page projet ; c'est un peu comme si H. venait de créer un blog, mais alors, en bien plus simple à utiliser. Qui plus est ce "blog projet" n'est utilisable que par H. et moi. Après tout, c'est notre projet ; aucune raison donc d'en faire quelque chose appartenant au domaine public. Ce service vous intrigue, vous intéresse ? Alors, je vous engage à aller y faire un tour en cliquant ici.
Et puis, l'aventure de 37 signals ne se résume pas à la création d'un service nouveau & utile. Il y a dans l'esprit des fondateurs une véritable philosophie d'action qui pourrait à mon sens servir de viatique à quiconque entend s'engager dans une voie entrepreneuriale. Cette philosophie est explicitée dans un petit livre ( un manifeste, devrais-je écrire ) intitulé "Getting Real" et accessible notamment par téléchargement PDF via le web. Le propos des auteurs est par ailleurs superbement résumé en français sur le blog de Vincent Lemoign, "Born to Click". J'ai noté les 5 points suivants :
1. Priorité au design - dessinez d'abord les écrans, ce que les utilisateurs verront. Privilégiez la simplicité dans la navigation et le volet esthétique. Le reste, entendre l'écriture des lignes de code, suivra.
2. Le respect du client - avec tout un chapelet de dispositions traduisant une considération authentique du client. A titre d'illustration, chez 37 signals, il n'y a pas de centre d'appel (call center) pour gérer les remontées de difficultés vécues par les clients ; ce sont directement les équipes de développement qui se coltinent les appels de clients mécontents. Comme ça, quand un problème (bug) se répète trop souvent, le programmeur en charge se trouve inondé d'appels. Une saine motivation pour corriger le bug au plus vite.
3. Des petites équipes projets de 2-3 personnes seulement, mais pluri-disciplinaires - comme chez Google.
4. Privilégier la recherche du plaisir au travail - car "un programmeur heureux travaille mieux"
5. Veiller à ce que les produits qui sortent des labos soient porteurs de la vision de leurs créateurs, au risque de ne pas plaire à tout le monde - Steve Jobs ne contredirait pas !
Il y a 5-6 ans, au moment de l'éclatement de la bulle spéculative sur les valeurs internet, certaines âmes chagrines faisaient des gorges chaudes de cette soi-disant "nouvelle économie". Pourtant, aujourd'hui, sans tambours ni trompettes, des valeurs comme Google, Amazon ou eBay se classent parmi les plus grandes entreprises mondiales de par leur capitalisation boursière et elles draînent derrière elles une myriade de petites sociétés aux perspectives bien prometteuses.
A ce propos, si vous souhaitez savoir autour de quelles sociétés se structurera l'économie de demain, je vous invite à consulter la carte établie par l'agence de design de Tokyo Information Architects. L'utilisation de la métaphore du plan de métro est particulièrement bien adaptée au contexte. Elle se trouve ici. J'ai découvert cette carte sur le blog de Claude Aschenbrenner consacré aux 1 000 et 1 façons de représenter visuellement un phénomène. Il s'appelle "Serial Mapper" ; c'est un vrai plaisir.
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