Il y a deux semaines, je suis allé à Londres en train. C'était la première fois que je m'y rendais depuis le transfert en novembre dernier du terminus de l'Eurostar de Waterloo Station à Saint Pancras.
Pour l'occasion, les Anglais ont complètement rénové la gare. Et ils n'ont pas fait les choses à moitié. En descendant du train, je me suis retrouvé sous une immense verrière. J'ai tout de suite pensé à la gare de Barrockstadt dans Syberia de Benoît Sokal. Je me sentais tout petit sous cette admirable cloche de verre et comme, ce jour-là, il faisait beau à Londres, le spectacle n'en était que plus merveilleux. Une sensation de retour à l'état foetal renforcée par l'évocation constante du corps de la femme.
Il y avait d'abord cette belle statue de Paul Day d'un homme et d'une femme enlacés : le corps de l'autre retrouvé, comme une réponse à la bien austère salle des pas perdus.
Il y avait aussi ce bar, où on ne sert que du champagne, la boisson des amants par excellence.
Et pour parachever le tout, il y avait cette exposition de photographies de James Stroud avec ces corps devenus purs objets esthétiques à force d'être tatoués, stigmatisés, scarifiés.
Un temple de beauté au bout des rails, qui l'eût cru ?
Car comme le disait si justement Prévert :
"Le temps nous égare,
Le temps nous étreint.
Le temps nous est gare,
Le temps nous est train."
Rédigé par : Jean-Marc | 28/02/2010 à 13:10