A l'origine, il y a une réflexion qui me taraude sur le principe de création artistique. Est-ce pure excitation cérébrale, la fameuse cosa mentale du grand Léonard ou bien une histoire de roupignolles comme le suggère Cézanne ? Mon petit doigt me dit que la réponse n'est ni d'un côté, ni de l'autre, mais plutôt sur la passerelle qui fait sans cesse dialoguer la tête et les couilles.
Comme je ne me sens pas à faire un long exposé sur la question, j'ai pensé qu'une petite vidéo ferait sans doute mieux l'affaire. Car après tout, peu importe l'organe, pourvu qu'il reste l'organiste !
(Vidéo extraite du documentaire "The Art of Piano" réalisé par Vladimir Horowitz et présentant Glenn Gould interprétant J.-S. Bach)
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PS : merci Arthi pour m'avoir conduit à ce moment magique à travers un commentaire où il était question d'étincelle, de Glenn Gould et de miracle.
Damned, mais comment fait-on, alors, quand on ne possède que la tête, et pas l'autre extrémité de la passerelle ?
Le "beau sexe", comme on dit au 17e siècle, n'a-t-il pas droit à sa part de créativité artistique ?
[forcément, vous me tendiez une perche, aussi...]
Merci de cet instant de grâce musical, de quoi commencer merveilleusement la journée.
Rédigé par : Elseneur | 03/10/2008 à 11:10
Je trouve votre idée de tendre la perche un tantinet rude, Elseneur... Surtout si cette dernière est saisie en dernière instance par... un membre du "beau sexe" !
(Sourires)
Rédigé par : Jean-Marc à Elseneur | 03/10/2008 à 19:58
Cher Jean-Marc,
Où est le goût ? Où sont logées nos préférences ? Où est l’émotion ? Y a-t-il une localisation des dons chez un interprète comme Glenn Gould, chez un créateur comme Bach ? Où est l’enthousiasme, le bonheur d’évoquer comme on le lit dès l’ouverture de ton blog : “tout autre thème qui enflammera ma curiosité ou mon désir l’espace d’un instant !” Tout ce qui te touche, t’intéresse et te passionne te fait battre le coeur ; mais en amont, dans quels méandres de ton corps tout cela s’est-il insinué ? Tu as la chair de poule en écoutant un air d’Opéra, tu te sens vivre parce que tu as fait une découverte littéraire, tu respires différemment en face d’un tableau de Mantegna. Tu ne sens plus le temps qui passe parce que tu as abordé dans ce blog un sujet qui te bouleverse. Certes tu imagines que les chagrins, les déceptions les révoltes sont eux aussi quelque part, mais où ? Tu ne peux répondre ni à Léonard, ni à Cézanne. Moi non plus. Embarquée dans un registre un peu trop vertigineux j’avoue que ce billet me plaît. Alors, je retourne écouter Glenn Gould et me dire qu’il est heureux qu’il puisse ouvrir les portes de la musique. Bien à toi, à bientot. Ghislaine.
Rédigé par : Ghislaine | 03/10/2008 à 21:08
J'ai adoré cette vidéo et votre théorie sur le processus créatif, mais je dois avouer que j'ai fais les yeux ronds comme des ballons quand j'ai lu que vous prononciez le mot "couilles". Je ne m'attendais pas à le croiser ici... sur mon blog passe encore... mais chez vous cher Jean-Marc... Moi qui venait prendre ma dose de subtil...
(Ceci n'est pas une critique. J'adore tout ce que vous écrivez, même couilles)
Rédigé par : Fanny-anosenfants | 05/10/2008 à 09:16
Quel plaisir de te retrouver ici Ghislaine ! Cela faisait déjà longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de te lire.
Ton commentaire touche juste. Oui, Ghislaine. Les plus belles émotions sont celles qui mobilisent ensemble l'esprit, le coeur et le corps. Où exactement ? Peu importe.
Tu évoques Mantegna. As-tu visité l'expo qui lui est consacrée en ce moment au Louvre ? J'ai déjà tout entendu à son sujet : le meilleur comme le pire. Il paraît que le Christ mort n'y figure pas. En revanche, on aurait sorti, à titre exceptionnel, le Saint Sébastien ? Pourquoi Saint Sébastien est-il toujours beau et désirable, même dans le martyre ?
Au plaisir retrouvé de te relire, chère Ghislaine, et à celui d'anticiper ta réponse à mes questions.
Bien à toi
Jean-Marc
Rédigé par : Jean-Marc à Ghislaine | 05/10/2008 à 16:09
Mais oui Fanny. Il faut bien appeler un chat un chat. Une couille est une couille, pas une luciole. Et puis, après tout, ce n'est pas moi qui suis responsable de cette formulation. Toute la faute revient à Cézanne !
Amitiés
Jean-Marc
Rédigé par : Jean-Marc à Fanny | 05/10/2008 à 16:12
Peindre avec ses couilles, avec son con, avec ses tripes, avec son coeur, avec ses mains, sa peau, mais PEINDRE...bon Dieu!
Oups...Jean Marc...je m'énerve...Désolée, vraiment désolée.
Mes bises
Arthi
Rédigé par : Arthémisia | 06/10/2008 à 10:06
Quel éclat ! Grondement de tonnerre & tremblement de terre... Sur le fond, je te suis Arthémisia. N'ai je pas écrit dans mon billet : "Peu importe l'organe, pourvu qu'il reste l'organiste ?"
Rédigé par : Jean-Marc à Arthémisia | 07/10/2008 à 08:03
excuse (ma)la forme!
Rédigé par : Arthémisia | 07/10/2008 à 14:58
Je crois que la forme est un balisage au croisement d'un moment & d'une humeur, le point de rencontre d'une temporalité et d'un tempérament. Comme je ne vois planer aucun chef d'accusation sur ton commentaire, je ne vois pas non plus la nécessité de revendiquer des excuses. A moins que tu ne souhaites retirer ton commentaire... Je comprendrais alors qu'il traduit quelque chose que tu as ressenti à un moment déterminé. Mais quelque chose qui ne résisterait pas à l'épreuve de la durée. Si tel est le cas, je me conformerai alors à ton désir. Sinon... Pas d'accusation, pas d'excuses. La vie continue. Dont acte.
Rédigé par : Jean-Marc à Arthémisia | 07/10/2008 à 20:59
Couilles ? Mince j'en ai pas ! Ben oui pauvre nana que je suis. Je comprends enfin pourquoi je ne crée rien :oD
Rédigé par : Larkéo | 08/10/2008 à 14:41
Décidément, je ne pensais pas que la présence des roupignolles dans ce billet susciterait tant d'émoi ou de réactions ! Va falloir que je sorte Paul Cézanne de sa tombe pour lui demander des comptes ;-))
Rédigé par : Jean-Marc à Larkéo | 08/10/2008 à 16:51
Je persiste et signe !
Bises
A.
Rédigé par : Arthémisia | 09/10/2008 à 07:07