Dans un très bel article paru dans Le Monde de ce jour, Yves Simon affirme que la belle Marilyn Monroe aurait rêvé d'être réincarnée en papillon. A la pesanteur des regards posés sur sa silhouette merveilleuse, elle aurait voulu opposer la légèreté d'un battement d'ailes. Prisonnière du désir des hommes et de sa propre aptitude à incarner contre son gré le stéréotype de la blonde idiote et bien roulée, elle était sauterelle qu'on torture. Elle aurait juste voulu s'échapper à ce monde et se laisser porter dans les airs par un souffle, une brise qui fasse miroiter ses couleurs chatoyantes.
Et pour paraphraser Victor Hugo, je me demande aussi ce qu'ont en commun le papillon et la sauterelle. C'est le poète qui répond :
"La sauterelle a l’herbe et le papillon a l’air.
Et tous deux ont avril qui rit dans le ciel clair."
Le papillon a ausi l'avantage de porter des milliers de noms qui font rêver. D'une langue à l'autre il est butterfly, mariposa, ou farfalla. D'une espèce à l'autre, il est Hespérie, Apollon ou Proserpine. Il est aussi le symbole d'un voyage ou de la perfection dans les oeuvres des peintres américains Tom Judd ou Hunt Slonem, comme dans celles du photographe Stéphane Hette. Ce dernier vient tout juste de leur consacrer un livre merveilleux au titre si joli : "Les ailes du désir".
Allez y faire un tour ; c'est une petite merveille d'arabesques et de couleurs mêlées.
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