Il y a des matins où tout est gris dans dans la tête, "quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle"...
Ces matins-là, pour empêcher le carillon des cloches, le vol électron des chauves-souris et la lente procession des corbillards, pour prévenir l'arrivée de l'étendard noir planté héroïquement façon Iwo Jima, j'ai besoin d'un courant d'air parfumé dans ma tête.
Ce courant d'air, il s'est formé trop tard aujourd'hui. Comme en décalé. Deux mots lancés au hasard d'un rêve interrompu : "quête et clôture". Et, plus tard, bien plus tard, sans doute trop tard, la musique envoûtante de Billie Holiday dans I'm a fool to want you.
Avec le jazz viennent toujours des images. Enfin, disons qu'avec moi, ça marche comme ça.
Et les images, je les ai trouvées dans une publicité. Oui, je sais, cela peut prêter à sourire, surtout pour qui sait combien j'ai la publicité de masse en horreur. Pourtant, je dois reconnaître que lorsque les publicistes s'affranchissent du carcan conventionnel du spot de 30 secondes, quand ils laissent la beauté dérouler son voile sous la forme d'une histoire délicate, quand pour comble de plaisir, ils font interpréter l'histoire par une merveilleuse actrice comme Audrey Tautou, alors là, on change de registre. Voire, on touche au sublime.
D'abord vient la quête sans cette contrariée...
Alliance des contraires dans le jeu sans fin de la séduction : homme et femme, vitesse de l'express fendant la nuit dans la lenteur calculée des gestes, concentré de retenue et de détermination, ouverture et fermeture de portes à contre-temps, autant de hiatus qui porteront avec eux leur lot de rendez-vous manqués et d'espérances trahies.
La clôture est là. Inconcevable et pourtant bien présente. Cloison séparant deux regards qui partagent le même rêve (que d'accents circonflexes !), mais ne parviennent pas à se faire face.
Pourtant, à l'image de l'épilogue du merveilleux clip Chanel de Jean-Pierre Jeunet qui aura eu le don de m'inspirer cette sortie du spleen, il faut croire que la vie peut réserver de belles choses à qui sait attendre.
Et que les amants, enfin retrouvés, sauront s'enlacer au coeur de la rosace de la vie.
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