Nous entrons toujours nus vers nos aspirations. Avec pour seule protection, la fine pellicule de notre peau sous laquelle bat la vie avec l'obstination d'un métronome.
A l'image de ces arbres, nous nous présentons nus et assoiffés.
Nous sommes à la recherche d'une fine buée, d'une saveur inédite, de sécrétions rares où transparaîtra le goût inaltéré d'une promesse de vie.
La terre et le ciel nous accueillent, bienveillants. L'un et l'autre connaissent notre hargne, nos accès de folie meutrière ; ils pleurent notre jouissance obscène à voir versé le sang de nos frères. Mais ils se rappellent aussi de ces aubes à la lenteur de chattes à l'affût, où nous nous sommes gorgés de buée, où nous avons bu la vie à pleine bouche.
Alors oui, c'est vrai que nous avons brûlé la terre, que nous avons saccagé la matrice. Mais ciel et terre nous sauront gré d'avoir épuisé notre désir en tendant nos corps débiles et enfiévrés vers le silence de leur profondeur abyssale.
Au final, nous pardonneront-ils ?
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