Il y a quelques jours, je me suis rendu avec ma belle dans un lycée de la banlieue populaire de Miami. A Hialeah, plus exactement, une cité de plus de 200.000 habitants composée à plus de 90% de descendants de balseros (*) cubains. Je vous épargnerai mes commentaires sur l'impression que m'a laissée ma balade dans les couloirs du lycée, le fait qu'un adolescent sur 2 soit déjà obèse, qu'aucun ne porte un cartable et que leur visage ait du mal à trahir une indifférence infinie par rapport à l'enseignement.
Mais là où je suis resté sur mon séant, c'est en rentrant dans une salle de classe. Pour comprendre ce que j'ai éprouvé, imaginez un groupe de 20 ados à capuche, portant baggy et baskets avec la répartition suivante :
1. 10% (soit 2 sur un groupe de 20) qui suivent. "Engaged", diraient nos amis Américains.
2. 20% (soit 4 sur 20) qui dorment ou bayent aux corneilles. "Disengaged".
3. Et entre ces deux extrêmes, le ventre mou composé de 70% des élèves qui passent leur temps à pianoter sur un clavier de téléphone, d'iPa/od ou de console de jeux. Dans la vision toujours positive caractéristique des Américains, on dira qu'ils sont des jeunes "Connected" ou "Wired".
Au-delà de l'effet de surprise, je me pose la question de savoir s'il faut s'en lamenter. En réalité, je préfère l'approche humoristique de cet autre professeur de lycée Nord Américain :
Pour ceux d'entre vous qui ont des difficultés avec la langue de Shakespeare, je suggère la traduction suivante :
"Chers élèves,
Je sais quand vous faites du SMS en classe.
Car je ne connais personne qui sourie en regardant son entrejambe.
Cordialement,
Votre professeur."
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(*) Littéralement, les occupants d'un radeau. Pour rappeler le cas de ces nombreux Cubains qui ont accosté sur les côtes de Floride après avoir traversé le chenal les séparant de leur île sur des radeaux de fortune.
PS 1 - J'ai découvert cette affichette sur un tweet de Caroline Bégin (@carobegin). Elle aurait été parfaitement à sa place dans la classe du lycée d'Hialeah que j'ai visitée.
PS 2 - Pour ceux d'entre vous qui sont à l'aise avec la langue anglaise et croient que l'éducation n'est pas une cause désespérée, mais bien un domaine de la lutte pour une société meilleure, je vous invite à lire le manifeste de Seth Godin intitulé "Stop Stealing Dreams" (NDLR - Cessez de briser le rêve).
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