C’est la question que je me suis posée en constatant que tant Edgar Morin que Bernard Stiegler s’étaient offert le luxe de braquer de banque. Edgar Morin s’était contenté du vol de quelques chaises dans les locaux d’une succursale d’HSBC pour stigmatiser le rôle de cette banque dans le détournement de 180 milliards d’euros sur les sentiers de traverse de l’évasion fiscale. Il fut déçu de constater que personne ne s’était intéressé à son geste : pas la moindre arrestation, pas de journée en taule ou d’entrefilet. Bernard Stiegler, lui aurait peut-être apprécié de passé aussi inaperçu. Difficile quand on est pris en flagrant délit, pistolet au poing. Dans sons cas, il rédima son forfait au prix fort de plusieurs années au trou. Et contrairement aux 180 milliards d’euros, il n’eut pas la capacité de jouer les filles de l’air.
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