J'ai adoré l'exposition "L'avant-garde russe à Vitebsk (1918-1922)" qui se donne à voir à Beaubourg en ce moment.
En entrant, j'ai été littéralement emporté par le mouvement de bonheur aérien qui se dégage du tableau "Au-dessus de la ville" de Marc Chagall. Est-ce la joie d'avoir rencontré l'être aimé ? Est-le l'étourdissement consécutif à la Révolution ? La promesse d'émancipation des Juifs qui en découle ? Chagall se peint en liberté et en amoureux.
Pourtant, au fur et à mesure que je me rapprochais du tableau, je sentais une gêne, oh, un rien, juste le soupçon d'une fausse note. Je le vis alors. Tout en bas, sur le côté gauche du tableau, au pied des palissades que survolent les amants merveilleux, il y a un homme accroupi. Ses pantalons en accordéon sur ses chevilles ne laissent pas le moindre doute sur ce qu'il est en train de faire. Il chie.
C'est Daniel Arasse, le grand et regretté spécialiste du détail dans la peinture qui aurait aimé.
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