Avant mon vol de retour des Etats-Unis, je flâne dans les librairies de l'aéroport.
Et là, je tombe sur deux livres en tête de gondole : Circé de Madeline Miller et Calypso de David Sedaris. Deux compagnes d'Ulysse, mon ami. Deux amantes exceptionnelles qui auront aidé le prince d'Ithaque à recouvrer forme humaine après le délire sanguinaire du siège de Troie et avant de pouvoir retrouver les joies pures et fragile de l'amour de sa femme Pénélope et de son fils Télémaque.
Deux épisodes aussi qui nous éclairent étrangement sur l'actualité.
Circé, la magicienne, n'a-t-elle pas transformé en porcs les compagnons d'équipage, peut-être trop entreprenants à la découverte de la voix charmeuse de la fille d'Hélios et soeur de Pasiphaé ? Toute ressemblance avec le mouvement "balance ton porc" n'est peut-être pas si fortuite que cela ?
Quant à Calypso, elle est la femme du choix. Elle offre l'immortalité et l'éternelle jeunesse à Ulysse en échange de l'abandon de cette terre si imparfaite, si fragile. Ulysse hésite. Pourtant, en dépit des charmes capiteux de la nymphe, dont le nom en grec ancien, Καλυψώ / Kalupsố, évoque " celle qui cèle, enveloppe ", Ulysse choisit le retour à Ithaque. Là encore, Homère a-t-il imaginé que ses descendants auraient un jour à choisir entre un transhumanisme merveilleux nous permettant d'échapper aux contingences de la vie telle que nous la connaissons et l'amour de notre condition de mortel et de cette Terre, notre planète nourricière, que nous maltraitons tant en ce moment ?
J'ai trouvé ce hasard du calendrier éditorial très étonnant.
Et a fortiori dans le pays de l'affaire Weinstein et des tribulations pas très géo-stationnaires d'Elon Musk.
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