Dans ce blog pluri-disciplinaire sont abordés des sujets aussi variés que le baroque, les processus de vente, les mangroves de Floride, le débit des grands fleuves et tout autre thème qui enflammera ma curiosité ou mon désir l'espace d'un instant !
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La France vue d’ailleurs Si vous pensez qu'en France, notre vision du monde est trop empreinte d'esprit de clocher ("parochial", diraient les Britanniques) ou que nous sombrons dans la schizophrénie absolue à force de regarder les circonvolutions de notre nombril, allez faire un tour sur ce blog. C'est rafraîchissant, parfois inquiétant, mais toujours à propos. Ou comment l'art de changer de point de vue au sens littéral, physique, du terme, permet d'élargir la vision d'ensemble et l'espace des possibles... Stimulant !
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Sélian Un parfum d'Espagne dans un monde sans frontières.
Chris Anderson (The Long Tail - English) L'un des concepts les plus novateurs de l'économie de l'immatériel. Maintenant que les marchands ne sont plus contraints par la disponibilité d'espace pour vendre leurs produits, les consommateurs voient leur liberté de choix s'élargir. Et ils s'en donnent à coeur joie. Sus à la tyrannie des hits ! A nous les éditions limitées, incunables, épreuves rares. Si vous ne voulez pas rester à la traîne de cette révolution en marche, je vous invite à faire un tour ici.
Collectif de créateurs d'entreprises en série (Entreprise facile - Français) Vous voulez échapper à la tyrannie du salariat ? Vous vous défiez des slogans de gauche (le "travaillez moins pour que plus parmi nous travaillent" de Mme Aubry) ou ceux de droite (le désormais célèbre "Tavaillez plus pour gagner plus" de M. Sarkozy repris en écho par Mme Lagarde) ? Vous avez envie de *** CREER *** votre entreprise ? Alors, c'est ici que ça se passe : le vade mecum indispensable pour les candidats à la création d'entreprise et un excellent site de référence pour ceux qui ont déjà fait le pas.
Emmanuelle Chen-Huard (Cajou) Dans l'économie de l'immatériel, la technique veut systématiquement occuper le haut du panier. Dans sa pratique du journalisme & de la communication, Emmanuelle sait toujours la remettre élégamment à sa place pour replacer l'homme au centre des débats.
Garr Reynolds (English) Je ne sais pas vous, mais moi, je suis chaque jour affolé de voir combien les compétences dans l'art de présenter ont du mal à se répandre dans le corps social. Les technologies censées nous aider (PowerPoint et cie) n'y changent pas grand chose. Pire, on dirait que leur utilisation agit comme un amplificateur des lacunes. Ces dernières deviennent criantes. Alors si vous voulez confronter vos pratiques aux considérations d'un expert, faites un petit tour par ici.
Guy Kawasaki (How to Change the World - English) Quand on a été aux commandes du marketing aux côtés de Steve Jobs lors du lancement du Mcintosh et qu'on a participé en tant que capital-risqueur au lancement de nombre de sociétés dans la Silicon Valley, fatalement on a des choses intéressantes à raconter...
Jacques Froissant (Français) Le registre de ce qui bouge dans la high-tech en France. Un observatoire aussi des opportunités de travail qui en découlent.
Dans une conférence donnée en 1995 à New York par Umberto Eco sur le thème " Reconnaître le fascisme " et récemment publiée chez Grasset, l'érudit dresse la liste des 14 points qui permettent de distinguer cette idéologie. Cette liste va du culte de la tradition fait d'un syncrétisme de symboles puisés à de multiples sources, au refus du modernisme, en passant par l'appauvrissement de la langue, l'exaltation de la guerre permanente justifiée par la présence d'ennemis intérieurs et extérieurs particulièrement vicieux, le mépris des faibles et la fascination de l'ordre.
Mais ce qui m'a le plus plu dans ce petit livre, c'est une petite histoire qu'Umberto Eco raconte en guise de conclusion.
"Le matin du 27 juillet 1943", nous dit-il, "j'appris que la radio avait annoncé la chute du fascisme et l'arrestation de Mussolini. Ma mère m'envoya acheter le journal. J'allai au kiosque le plus proche. Là, je vis que des journaux, il y en avait beaucoup, mais qu'ils avaient tous des noms différents. En outre, après un bref coup d'oeil aux titres, je m'aperçus que chacun disait des choses différentes. J'en achetai un, au hasard, et je lus un message publié en première page, signé par cinq ou six partis politiques, la Démocratie chrétienne, le Parti communiste, le Parti socialiste, le Parti d'Action, le Parti libéral. Jusqu'alors, je croyais qu'il n'y avait qu'un seul parti par pays et qu'en Italie, c'était le Parti National Fasciste. Je découvrais que, dans mon pays, il pouvait y avoir différents partis en même temps. Plus encore : comme j'étais un petit garçon éveillé, je me dis que tant de partis n'avaient pu naître du jour au lendemain. Je compris qu'ils existaient déjà sous forme d'organisations clandestines.
Le message célébrait la fin de la dictature et le retour de la liberté : liberté de parole, de presse, d'association politique. Ces mots, liberté, dictature - mon Dieu - le les lisais pour la première fois de ma vie. Grâce à ces nouveaux mots, je renaissais en tant qu'homme libre occidental."
Quant à moi, en lisant cette petite histoire d'un enfant né sous le fascisme, je me suis dit que la meilleure façon d'éviter de sombrer dans cet obscurantisme de la pensée, c'était de ne pas donner à ses tenants la chance d'exercer le pouvoir.
Depuis cette date, malgré les yeux doux des candidats en campagne à leur électorat, on n'a de cesse de voir se développer un désamour de plus en plus profond entre électeurs et élus. Au fil des années, la plongée au fond des yeux giscardienne s'est muée en "attention, je t'ai à l'oeil" d'électeurs de plus en plus dubitatifs quant aux capacités des élus à les représenter.
Pour autant, ce dimanche, mettez de la lumière dans votre bulletin. Et si vous aimez votre pays, faites en sorte que le noir ne devienne pas la couleur de la République, car...
A toi, mon cher concitoyen, qui voteras pour Madame Le Pen, dimanche prochain, je voudrais t'écrire cette lettre.
Dimanche prochain, tu iras voter. Et si j'en crois ce que tu m'as laissé entendre, tu as décidé de donner ta voix à Madame Le Pen.
Voter c'est donner une voix. C'est donner ta voix. En un mot, c'est une autre façon de "dire", c'est remplir l'espace public avec un son, un son qui vient de ta bouche, qui porte le signe de ta responsabilité et de ton individualité. Ce son, il produit une musique. Une musique faite de tous les sons de ceux qui, comme toi, depuis longtemps déjà, partagent les idées défendues par Madame Le Pen et les partisans du Front National.
Cette musique, mon cher concitoyen, est née il y a très longtemps. Veux-tu faire avec moi le chemin qui remonte à sa source ? Oh, tu verras, c'est un chemin bien moins escarpé qu'il n'y paraît. Et puis, c'est important les sources, car si j'en crois Madame Le Pen elle-même, il est important de se rattacher aux valeurs de la patrie, une patrie plus que millénaire maintenant, la France, ce pays qui étire ses racines dans un passé lointain remontant à la propagation de l'idée chrétienne en Europe. Tu verras, le chemin que je te propose est beaucoup plus court que celui dont parle Madame Le Pen.
Il commence par une filiation simple. La candidate à qui tu comptes donner ta voix est la fille de M. Jean-Marie Le Pen. Ca, je suis sûr que tu le savais déjà. Et c'est M. Jean-Marie Le Pen qui a fondé en 1972, il y a 45 ans, le parti appelé Front National. Comme tu le vois, c'est un vieux parti. Oh, pas aussi vieux que le Parti Socialiste ou le Parti Communiste, mais bien plus vieux que Les Républicains.
Ce parti n'est pas né comme ça. Il est l'émanation d'un mouvement qui ne te dira peut-être rien et qui s'appelait Ordre Nouveau. Le credo d'Ordre nouveau, c'était « la renaissance du patriotisme, la promotion d'une hiérarchie des valeurs, ainsi que la restauration familiale et éducative ».
Tu noteras au passage l'utilisation des mots "patriotisme", "valeurs", "hiérarchie", "restauration", "famille", "éducation". Ce sont ces mots que tu retrouves aujourd'hui portés par la voix de Madame Le Pen, répétés à l'envi. Ces mots sont beaux. Ils sonnent bien. Tu vois maintenant d'où ils viennent.
Mais Ordre Nouveau n'est pas né tout seul non plus. Le mouvement a aussi sa petite histoire. Il est né d'un autre mouvement qui s'appelait Occident.
Fondé en 1964, Occident reproduisait un discours classique d'extrême droite, venu tout droit des années 1920-1930, où l'on discerne l'héritage de Charles Maurras. Les publications d'Occident dénonçaient alors la démocratie. Occident rejetait « le mythe de l'élection », qui aurait dû, selon eux, être remplacé par la « sélection des meilleurs éléments de la communauté populaire, en vue de constituer une nouvelle élite, fondée sur le mérite et les talents ». Une sorte de vision aristocratique du monde, en somme, bien loin de l'idéal démocratique. Et plus loin dans la profession de foi d'Occident, tu trouvais des phrases comme : « Les nationalistes français constituent contre la république maçonnique et ploutocratique le Parti de la Nation française, le Parti de la seconde Révolution française, qui abolira les effets néfastes de la première » Ploutocratique, cela veut dire "gouverné par l'argent". Ca c'étaient les mots qu'on employait à l'époque. On était plus proche alors du grec ancien, que de l'anglo-américain. Mais là je m'égare. Pour revenir à nos moutons, ce discours de condamnation de l'argent ne te rappelle-t-il pas la façon dont Madame Le Pen vilipende son vis-à-vis du deuxième tour, Monsieur Macron, au nom de l'argent justement et de son passé de banquier en particulier ? A propos des banquiers encore, as-tu entendu la façon dont Monsieur Collard, un des cadres dirigeants du FN d'aujourd'hui, les a évoqués hier ?
Occident se réfère alors volontiers à l'écrivain Robert Brasillach (fusillé en 1945 pour collaborationnisme), se montre ouvertement raciste, célèbre les vertus du « sang » (« Le sang obsédera toujours l'esprit humain, sang mystique du Christ, sang biologique de la fécondation, sang commun à tous les peuples d'Europe » écrit Occident université, n° 6, ). Occident exalte l'« ethnie française », et affirme : « Pervers et nuisible sous toutes ses formes, le libéralisme est l'ennemi le plus dangereux du nationalisme ». Tiens, là encore, vois-tu le lien entre l'anti-libéralisme d'Occident et la volonté de fermer les frontières exprimée par la voix de Mme Le Pen, aujourd'hui ?
A l'époque, on appelait un chat un chat. Et n'en déplaise à Monsieur Brassens, on se battait souvent dans la rue pour des idées. A l'époque, Occident ne reniait pas le terme « fasciste ». Regarde ce qu'ils disaient : « Dans toutes les démocraties, la jeunesse s'ennuie, et dans toutes les démocraties, il y a des “blousons noirs”. Alors que dans les pays qualifiés de “fascistes”, il n'y en a jamais eu. Cela tient au fait que tout fascisme est l'expression d'un nationalisme, qui seul peut cristalliser la volonté de la jeunesse en un immense élan révolutionnaire ; le nationalisme, c'est la jeunesse au pouvoir. » Tu sais, les fascistes ont toujours eu besoin de deux ennemis pour faire prospérer leurs idées : un ennemi extérieur aux frontières - c'est l'étranger - et un autre, plus pervers, plus difficile à démasquer, car il vit dans le même espace que nous et fait tout pour ne pas se faire repérer. Hier, cet ennemi de l'intérieur portait pour nom le Youpin (Feuj en langage d'aujourd'hui) ou le Bicot (Rebeu).
Oh, tu penses que j'exagère ? Tu penses que je diabolise Madame Le Pen et son parti ? Tu penses que les 7,5 millions d'électeurs qui ont donné leur voix à Madame Le Pen ne peuvent pas être tous fascistes, que tout cela n'est que diffamation de ma part ?
Alors, si tu es arrivé jusque là dans ta lecture de mon papier, prête-moi encore un tout petit peu d'attention pour une dernière information. Tu sais, lorsque Monsieur Le Pen a créé le Front National en 1972, il n'était pas seul. Parmi les membres fondateurs, il y avait des gens comme Léon Gaultier, alors professeur d’histoire, ancien membre de la Waffen-SS, Pierre Bousquet, secrétaire général du Parti de l'unité française et ancien de la division SS Charlemagne, Emmanuel Allot dit François Brigneau, ancien sympathisant socialiste membre du Parti frontiste puis milicien, condamné pour collaboration avec les nazis, puis à Ordre nouveau, journaliste à Minute et au Crapouillot, François Duprat, journaliste et ancien d'Ordre nouveau, diffuseur du négationnisme, assassiné en 1978. Il y avait aussi d'anciens communistes et même des anciens résistants. Mais leur proportion était faible au regard des autres fondateurs qui, pendant les années sombres de notre pays, entre 1940 et 1945, avaient décidé de faire le jeu des ennemis de la France, j'ai nommé l'Allemagne nazie.
Je ne cherche pas à te convaincre, car je suis sûr que tu te prépares à voter en ton âme et conscience. La seule chose que je te demande, mon cher concitoyen, c'est de te souvenir qu'au moment où, dans l'isoloir, tu voteras, tu donneras ta voix et qu'en donnant ta voix, tu donneras aussi de la voix. Cette voix que tu donneras viendra se fondre dans le concert de voix, plus vieilles que la tienne, des voix qui, en ces temps-là où toi et moi avons trouvé la source des idées du FN, entonnaient à Nuremberg ou à Vichy des chants de guerre et appelaient de leurs voeux la destruction de la France en particulier et de la démocratie en général.
En ce dimanche radieux de l'été 2019, comme à l'accoutumée, le petit Georges était allé chercher le journal pour son papa. En arrivant près du kiosque qui formait l'angle de la rue du Maréchal Pétain, récemment réhabilité et du cours Ernest Renan, dont les cendres venaient d'être transférées au Panthéon, Georges remarqua une agitation hors du commun. Plusieurs personnes poussaient les hauts cris et faisaient de grands moulinets avec leurs bras pour accompagner des propos plus véhéments qu'à l'ordinaire. Thierry, qui tenait le kiosque depuis un an, semblait ne plus savoir où donner de la tête.
Discrètement, Georges se glissa entre les grandes personnes en colère et demanda "La République", le journal que son Papa avait l'habitude de lire. Thierry lui répondit qu'il ne l'avait pas reçu ce matin. Georges lui demanda alors s'il pouvait en réserver un exemplaire pour son papa, quand il repasserait dans l'après-midi. Là, Il fut tout surpris d'entendre Thierry lui répondre :
- Même si je le voulais, je ne le pourrais pas, petit. Dis à ton papa que ce matin, La République n'a pas été distribuée. Tu ne la trouveras pas dans ce kiosque. Ni dans aucun d'ailleurs. Apparemment, son directeur de publication vient d'être arrêté et sa publication a été... comment disent-ils déjà ? ... ah voilà... "suspendue sine die"... jusqu'à nouvel ordre, en clair...
L'enfant rentra tout chose chez ses parents.
Quand, de retour les mains nues, le petit Georges annonça que La République n'était pas disponible en kiosque et ne le serait pas de sitôt, son papa se souvint alors qu'un certain 7 mai 2017, la France avait élu Marine Le Pen comme présidente de la République. Il se rappela aussi que pendant la campagne qui avait précédé son élection, de nombreux journalistes avaient été interdits de présence dans des meetings du FN et que quelques jours à peine avant le deuxième tour des élections, plusieurs groupements de journalistes - dont celui du quotidien Le Monde, aussi disparu des kiosques aujourd'hui - avaient dénoncé l'entrave à la liberté d'informer par le parti de Madame Le Pen.
Il se demanda pourquoi il n'avait pas tenu compte alors de ces signes avant-coureurs...
Le mois dernier, j'écrivais une note mettant en scène l'art et la manière de faire ses courses dans le futur. L'héroïne, Juliana Restrepo, est une jeune femme colombienne de 42 ans, dont les préoccupations font le yo-yo entre la quête d'identité, le désir d'accumuler des points de fidélité pour profiter des meilleures offres, la peur de se voir voler son identité virtuelle et la recherche ultime du réconfort sous l'aile protectrice de la religion catholique... mais une religion très relookée aussi, puisqu'elle se manifesterait à travers une application permettant de gérer son niveau d'adhérence aux rituels, de gagner des points pour, qui sait, obtenir une place au paradis ? Voilà une version qui n'est pas sans rappeler le trafic d'indulgences d'antan...
Cette petite histoire nous raconte une vision certes terrifiante du futur, mais plausible. Car, en filigrane, cette mise en scène nous met en face d'une évidence que je trouve difficile à affronter les yeux grand ouverts : demain, le monde virtuel et le monde réel convergeront.
Depuis que le web a fait irruption dans nos vies, nous avons cru bon de raisonner selon le principe de séparation des genres. Il y aurait d'un côté le monde virtuel et de l'autre, le monde réel. C'était deux mondes étanches, obéissant chacun à des règles bien précises, des règles inopérantes pour ne pas dire aberrantes, une fois appliquées dans l'autre monde. Amazon faisait du commerce en ligne ; c'était un "pure player". En face, Carrefour faisait du commerce dans le monde réal, c'était un représentant de l'économie "brick and mortar". Nous nous sommes habitués à les traiter en mode opposition.
Vous rappelez-vous l'époque où Google nous gratifiait, il y a pas si longtemps d'une vidéo où un jeune homme, en train de s'acheter du pain de mie coupé en tranche, se verrait appliqué à la caisse les dispositions habituelles d'identification et de paiement auxquelles, nous nous sommes accoutumés à force de faire nos courses sur des sites comme Amazon ou Zalando.
A mourir de rire, tant cela peut paraître burlesque et aberrant.
Mais voilà, c'était en 2011. Nous sommes maintenant en 2017, soit 6 ans plus tard. Et là, qu'est-ce qu'on voit ?
Carrefour vend en ligne avec la possibilité de venir récupérer ses achats en "ligne" dans un magasin de "brique". De son côté, Amazon crée des magasins physiques spécialisés, en veux-tu en voilà, que ce soit pour vendre des articles sur lesquels il a brillé en ligne (les livres par exemple) ou pour adresser des catégories de produits peu vendus sur le web, comme des machines à laver ou des frigidaires. Car si, il y a quelques années en arrière, on a cru un moment que les magasins en dur deviendraient les vitrines physiques des sites de vente en ligne, il semblerait que, désormais, on assiste aussi au mouvement inverse où les clients se renseignent sur le web, puis viennent acheter en boutique, histoire de retrouver le charme désuet du contact avec un vendeur.
Après l'opposition, nous voici plongés dans le monde de la convergence. Maintenant, quand on achète, on le fait un peu dans le monde virtuel et un peu dans le monde physique. Les deux mondes s'interpénètrent avec la dissolution progressive des frontières entre ces deux espaces jusque là très séparés.
Pour illustrer ce métissage des mondes physiques et virtuels, l'éditeur de logiciels Adobe (le roi de la falsification du réel avec son logiciel best seller Photoshop) a créé une courte vidéo amusante montrant comment, dans le monde de demain, il nous suffira de franchir le seuil d'une boutique - une agence bancaire dans le cas présent - pour être reconnus et bénéficier ainsi d'un traitement personnalisé.
A votre bon plaisir :
Je ne sais pas si c'est volontaire, mais tant dans la version 2011 de Google que dans cette d'Adobe en 2017, l'innovation est traitée de façon humoristique. Dans le court métrage de Keiichi Matsuda appelé Hyper-reality, en revanche, nous étions confrontés à une vision terrifiante de ce que nous réserve le monde de demain.
Ma tendance naturelle à la paranoïa m'amène à penser que c'est bien parce que nous évoluons vers un monde aux contours inquiétants que les "vendeurs" que sont Google et Adobe nous en donnent une vision qui prête à rire. Car quand le thème était moins porteur de risques, plus inoffensif en somme, comme peut l'être l'utilisation d'un moteur de recherche, le même Google nous gratifiait d'une vidéo merveilleuse appelée "Reunion" en anglais ("Retrouvailles" en français) à arracher les larmes d'émotion plus que les rires de dérision.
Ce matin, comme à mon habitude quand je suis sur Paris, je prenais mon café tranquillement accoudé au zinc d'un bar de la rue Lafayette.
Tout d'un coup, un homme rentre, s'avance au comptoir encombré de son smartphone et d'une mine fort préoccupée. Sans préavis, il interpelle le tenancier dans un espagnol mâtiné de sonorités traînantes trahissant une origine latino-américaine. Il énonce : "¿Dónde está la calle ocho?" ("Où se trouve la rue numéro huit ?" - NDLR)
Je manque littéralement de m'étouffer et, dans un castillan rugueux comme la caillasse des hauts plateaux de la Manche, je réponds : "En Miami ¡coño!" ("A Miami, crétin !" - NDLR)
Bon, je reconnais, ce n'est pas très charitable. Mais ce fut plus fort que moi. Voir une personne s'adresser directement dans sa langue maternelle, sans le moindre égard pour son interlocuteur, m'a toujours paru de la plus haute impolitesse. Alors vous imaginez quand, de surcroît, c'est pour poser une question idiote...
Contrairement à moi, le barman reste stoïque. C'est à peine si j'ai noté une esquisse de sourire amusé à la commissure de ses lèvres. Avec patience, il demande au jeune homme - en espagnol - quelle est l'adresse précise qu'il recherche. Après quelques atermoiements, le Sud-américain, bien incapable de répondre, brandit son smartphone au barman et montre du doigt l'adresse recherchée. Ce dernier lit à haute voix : "8 rue d'Hauteville". A ce stade, tout va très vite. Les indications sont données - première à droite, première à droite - et le crétin équipé de sa prothèse intelligente s'en va. Ni "merci", ni "au revoir", cela va de soi.
Et dire que pendant ce temps-là, Russell Kane dans sa série "Stupid Man, Smart Phone" à la BBC nous fait rêver en nous montrant comment l'être le plus stupide armé d'un seul téléphone cellulaire peut se sortir des situations les plus inextricables dans les contrées les plus hostiles du globe. Il faut croire que ma rencontre inopinée de ce matin n'avait pas vu cette émission.
En tout cas, ce matin, j'eus la confirmation si besoin était, qu'il y a des degrés dans la stupidité (et aussi accessoirement dans l'incivilité) et que les technologies les plus élégantes et les plus sophistiquées, à l'instar d'un Google Map sur smartphone, ne font que nous en révéler les sommets.
Cela fait maintenant un peu plus de 48 heures que je suis à Bombay. Et tout ici m'émerveille. Mais parmi les choses qui m'ont le plus frappé depuis mon arrivée, il y a cette aptitude extraordinaire des Indiens à transformer le chaos et sa brutalité intrinsèque en mouvement fluide et paisible.
Depuis mon arrivée, j'en eu un paquet de petits problèmes. A commencer par le blocage de l'ensemble de mes effets de valeur dans le coffre de ma chambre. Après avoir averti la réception de mon infortune, je vois arriver une première personne. Au bout de 2-3 minutes, sans mot dire, le technicien passe un coup de fil. Dans les 2 minutes qui suivent, une autre personne arrive. Puis une troisième... Au bout de 10 minutes, ma chambre est remplie d'Indiens qui se chamaillent sur l'art et la manière de traiter le problème. La situation me paraît d'autant plus désespérée que mes invités ont cessé de m'adresser la parole dans cet anglais des tropiques aux accents aussi inimitables que chantants. C'est dans un sabir incompréhensible pour moi qu'ils se disputent allègrement. A ce stade, je me dis que c'est vraiment mal parti...
Pourtant, soudain, après ce vif échange de points de vue, le silence se fait. Et là, il ne faut pas plus de 2 minutes pour qu'un technicien vienne vers moi et, dans un anglais redevenu courtois, m'indique que je peux récupérer mes affaires jusque là bloquées dans le coffre-fort.
Je n'en reviens pas. Il n'aura fallu qu'une quinzaine de minutes au total pour régler un problème qui, dans mon pays, aurait sans doute été résolu en 24 heures. Au bas mot.
Et comme toujours depuis que je suis arrivé, je suis surpris par la façon dont les choses se passent. J'ai même l'impression de voir se dessiner une séquence d'événements récurrente, presque un rituel de résolution de problèmes. Au début, les gens affluent. Très vite, ils bloquent tout, se prennent à parti avec véhémence, dans un concert de voix où chacun y va de son opinion. Puis, comme par enchantement, une solution émerge et là, c'est comme si chacun mettait un voile sur ses prétentions initiales pour jouer sa partition avec délicatesse et harmonie. Et c'est dans un mouvement coordonné et fluide que la situation apparemment bloquée se dénoue.
Pour mieux appréhender - à défaut de comprendre - cette façon unique qu'ont les Indiens de résoudre les problèmes, je ne vois pas meilleure métaphore que l'observation attentive des mouvements de circulation dans les rues. La première impression, c'est que ça ne peut pas marcher : quand on voit que les marchands et piétons disputent la chaussée aux vélos, aux motos, aux mobylettes, aux voitures, aux cars et surtout aux très nombreux pousse-pousse motorisés à trois roues - autorickshaws - on se dit que tout cela va finir dans un joyeux embouteillage aussi difficile à dénouer qu'un noeud gordien. Et pourtant, non... Au moment où on se dit que cette fois, ils vont tous se neutraliser mutuellement et s'immobiliser pour de bon, le mouvement reprend. Un peu comme si, pour les Indiens, il fallait flirter avec le chaos pour réinventer, à chaque seconde, les vertus du mouvement. Ici, le flux me fascine.
Et pour celles et ceux d'entre vous qui voudraient se faire une idée de ce que j'entends, je vous invite à regarder ce documentaire de l'INA sur les mouvements de circulation dans les quartiers populaires de Bombay :
Vernon Walters, un ancien ambassadeur américain auprès de l'ONU avait eu cette phrase sublime pour dépeindre Cuba : "Cuba est le plus grand pays du monde. Son administration est à La Havane, son gouvernement à Moscou, son armée en Afrique et sa population en Floride."
Hier, devant la mairie du XIXème arrondissement, j'ai aussi imaginé que les voitures de La Havane se trouvaient à Paris...
Dans mon billet précédent, je partageais avec vous un certain nombre de divagations autour du carré magique de la Sagrada Familia de Barcelone en mettant l'emphase sur le nombre 33, correspondant à la somme constante de chacune des colonnes, lignes et diagonales du carré.
Je m'étonnais aussi du choix qui avait conduit Josep Maria Subirachs, le sculpteur, à doubler le 14 et le 10, là où un nombre très large de possibilités s'offrait à lui pour "réduire" à 33 le fameux carré de Dürer, d'une valeur de 34 et présentant la caractéristique de faire figurer une et une seule fois l'ensemble des chiffres et nombres allant de 1 à 16. Pourquoi la répétition de ces deux nombres en particulier ?
En général, je ne crois pas à l'omniprésence de la volition dans ce que vois. Je serais plutôt du genre grand apôtre du fortuit et observateur amusé de coïncidences. Mais là, le fait que les deux nombres faisant l'objet d'une répétition soient côte à côte devait me troubler au point de penser que le sculpteur avait voulu faire passer un message.
Alors de quel message pourrait-il s'agir ?
Lors de la visite du portail de la Passion, j'avais remarqué sans trop y prêter attention que le sculpteur avait associé à chacune des représentations un rappel au texte sacré sous la forme d'une légende taillée en creux à même la pierre. Et j'avais observé que la plupart de ces inscriptions renvoyaient à l'Evangile selon Saint Matthieu. A tout hasard, je fais donc un tour sur les Evangiles, recherche le verset 14:10 et là je lis : " et il envoya décapiter Jean dans la prison ". Le "il" de la sentence renvoie à Hérode et le Jean n'est autre que Jean le Baptiste, celui qui administra le sacrement du baptême à Jésus, dans les eaux du Jourdain, celui qui fut le premier à reconnaître la sainteté de Christ dans cette scène admirable de la Visitation de Marie à Elisabeth.
Et là, je me fais le raisonnement suivant. Subirachs a placé le carré magique devant la scène où Judas condamne Christ aux yeux des soldats par le baiser qu'il lui administre. Le verset 14:10 annonce la décapitation de Jean-Baptiste. Deux annonces de mort offrant un contrepoint parfait à la scène de la Visitation où les deux enfants, conçus mais encore non nés, devaient se reconnaître par delà la pellicule formée par le ventre de leurs mères respectives. De la prison de chair constituée par les ventres de Marie et d' Elisabeth à la prison de fer d'Hérode et de Ponce Pilate, nous voici projetés soudain dans un parcours fulgurant entre le commencement, marqué par la douceur des femmes et la fin, illustrée par la trahison de l'ami, la rudesse des soldats et la lâcheté des hommes de pouvoir. C'est un splendide raccourci qui nous fait parcourir l'arc temporel entre l'alpha et l'oméga.
Et comme nous nous trouvons engagés dans un voyage sotériologique, je laisse le mot de la fin à l'apôtre Jean et sa fameuse Apocalypse 22:13, où il est dit :
Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.
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PS : Et pour ceux qui cultivent le goût des coïncidences étranges sous forme d'échos et de contrepoints, je ne peux me résoudre à vous épargner cette observation. Le verset qui suit celui présenté ci-dessus (Apocalypse 22:14) dit :
Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'arbre de vie, et d'entrer par les portes dans la ville !
Ne fait-il pas résonance avec Matthieu 10:14, (tiens, encore le 10 et le 14) où il est écrit :
Lorsqu'on ne vous recevra pas et qu'on n'écoutera pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville et secouez la poussière de vos pieds.
Un exil forcé au commencement, couronné par un retour à la cité, à la fin, assorti de la découverte de l'arbre de vie.
Là encore, quelle splendide mise en correspondance.
Il y a quelques jours, pour mon anniversaire, ma belle me fit un cadeau pour le moins inusuel : passer le week-end à l'hôtel dans la ville où je vis, Paris. Au début, j'accueillis ce cadeau avec réserve. Quoi ? Aller à l'hôtel dans sa propre ville, cela ne frisait-il pas l'incongru, voire la déraison ? Je devais vite revenir sur ma circonspection initiale. L'expérience fut en tout point magique.
D'abord parce que Paris est plus grande et variée qu'elle n'y paraît à première vue. Changer de rive, aller des quartiers populaires du nord-est pour plonger dans le cadre médiéval du Quartier Latin, c'est opérer un voyage dans le temps. Et avec le décor qui change, c'est la pièce tout entière qui se transforme : l'air y paraît plus pur, le tempo plus mesuré, les traces du passé racontent une histoire bien différente de celle des arrondissements périphériques.
Retour à la chambre. Au mur, je découvre une photographie étrange et m'arrête :
Je pense aux femmes affranchies de la Nouvelle-Orléans, à qui les hommes, ces tartufes arborant de grands airs de vertu mais obsédés par la possession du corps et de l'âme de leurs compagnes, imposaient le port du tignon. Je pense à l'Afrique aussi, au Sénégal, car le pont en arrière-plan me rappelle Saint-Louis.
En quittant la chambre, à l'étage, je repère plusieurs photos représentant des femmes métisses de grande beauté, coiffées du même type de hennin et fumant de longues et fines pipes d'écume. A la réception, je m'enquiers de l'identité de ces femmes.
- Oui, des femmes du Sénégal nées des amours entre des femmes noires et des hommes blancs venues d'Europe. Elles disposaient d'un statut spécial, de privilèges particuliers et leur beauté était louée de tous".
Parmi tous ceux qui sont tombés sous le charme de ces concubines ayant déjoué les codes de leur condition et emprunté le long chemin de l'émancipation, il y a Fabrice Monteiro, le photographe dont je venais de découvrir le talent, mais aussi Léopold Sédar Senghor, le président-poète, qui allait immortalisé leur grâce :
Je me rappelle les signares à l'ombre verte des vérandas
Les signares aux yeux surréels comme un clair de lune sur la grève.
Par le jeu de l'actualité culturelle, je découvrais très récemment deux photographes africains : Malick Sidibé, qui vient de nous quitter et Seydou Keïta, à l'oeuvre de qui une exposition est consacrée en ce moment au Grand Palais.
Mais là, quelle déception ! Je parvenais bien à comprendre que ces photographes avaient joué à cache-cache avec les préjugés raciaux des blancs sur les noirs africains. Je voyais bien aussi l'économie de moyens avec lesquels ils devaient composer. Mais je ne pouvais m'empêcher de voir aussi combien les modèles et le photographe lui-même pouvaient être prisonniers du regard que le colonisateur portait sur eux. Regard de face, composition étudiée, immobilité, noir et blanc... ne sommes-nous pas dans le respect absolu des contraintes imposées par la police pour que notre photographie puisse figurer sur un passeport ?
Comme tout cela tranchait avec le regard détaché et oblique des signares. De profil par rapport à l'objectif, elles ignorent avec superbe notre présence. Car leur royaume est dans l'ailleurs : qu'il s'agisse de la nostalgie d'amours aux couleurs mêlées ou dans la projection vers un futur dont le contour ne nous regarde pas.
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Michel Butor: La Modification (ISBN 2-7073-0312-7) L'ouvrage de référence du Nouveau Roman. Paris - Rome en train. Départ de Paris avec la ferme assurance de quitter femme & enfants pour refaire votre vie avec Cécile, votre maîtresse romaine ; arrivée à Roma Termini avec la certitude désespérée que rien ne changera. La modification : ce sont les tours & détours, les cheminements tortueux de votre esprit durant ce périple ferré, l'abandon final de votre projet d'origine. (***)
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