Vendredi dernier, j'étais à Rome. J'y étais invité pour célébrer une victoire de la vie sur la mort : le retour du sourire sur le visage d'une femme après qu'elle eut donné naissance, dans des circonstances frisant le dramatique, à un petit Pietro en parfaite santé. Joie et reconnaissance.
Reconnaissance du mystère de l'enfantement, de ce lien unique, indéfectible et indéchiffrable autour duquel sont déssinés les linéaments d'une personnalité en devenir.
Etrangement, le surlendemain, alors que je déambulais dans les rues qui jouxtent le Quirinal, je tombai sur une exposition consacrée à un peintre de la Renaissance qui m'étais jusque là inconnu, Antonello da Messina.
Parmi les oeuvres qui attirèrent mon attention, une sublime Vierge de l'Annonciation à l'arrêt, quelques secondes avant de recevoir le message de Gabriel. Rarement, le mystère aura atteint selon moi autant de force que dans ce tableau : suspension dans la position des mains qui figent l'instant et dans l'expression du regard qui s'apprête à accueillir la bonne nouvelle. Ensemencement spirituel.
Le chemin de l'enfantement commence avec l'annonciation ; il se poursuivra dans la plénitude des deux figures de la femme qui s'est accomplie et de l'enfant dont le destin reste à écrire.
Fin et commencement, comme les deux faces radieuses d'une même histoire de jubilation partagée. Alpha et omega.
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