La scène se déroule au début du XXème siècle dans les rues de Paris. Une femme se balade dans les rues de la ville-lumière. Tout à coup, elle avise, assis à la terrasse d'un café, le grand Pablo Picasso en train de réaliser des esquisses. Au risque d'apparaître présomptueuse, elle aborde le peintre et lui demande s'il peut faire son portrait. Moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, cela va de soi.
Le maître de Malaga se met à la tâche. Après quelques minutes à peine, il tend le fruit de son travail à sa cliente de passage. Emue, la jeune femme s'en saisit ; la voilà en possession d'un authentique Picasso.
" Combien vous dois-je ? ", demande-t-elle.
" Cinq mille francs ", répond le peintre.
" CINQ MILLE FRANCS ??? " , s'exclame la femme soudainement refroidie par l'énormité de la somme. " Mais enfin, cela ne vous a pris que cinq minutes ! "
" Non ", répond Picasso avec une fermeté qui ne laisse pas la moindre place à la polémique. " Cela m'a pris toute ma vie ".
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Note : cette histoire savoureuse est tirée de "Selling the Invisible" de Harry Beckwith. Je l'ai traduite en français à partir du texte original. Ce n'est qu'après coup que j'ai découvert que le livre avait été traduit en français sous le titre "Vendre l'invisible".
Excellent. Argument assez imparable !
Rédigé par : Thierry | 12/02/2008 à 08:24
Selon des sources on ne peut plus autorisées en provenance directe des Beaux Arts, l'auteur de cette magnifique saillie serait Eugène Boudin, peintre impressionniste de la première heure et accessoirement maître de Claude Monet.
Rédigé par : Jean-Marc (Complément sous forme d'erratum) | 17/11/2008 à 15:54
bien fait
Rédigé par : pablo picasso | 13/10/2010 à 09:58
Est-ce de Picasso ?
Rédigé par : qf | 16/11/2010 à 13:48
Le dessin qui vient en illustration est de Picasso. Quant à l'histoire qui est relatée dans le billet, je dirais qu'elle fait partie de la mythologie qui entoure le personnage.
Comme cette réplique fabuleuse lors de la première exposition du tableau Guernica à l'exposition universelle de Paris en 1937. Le tableau est exposé dans le petit pavillon de la République espagnole moribonde. Le peintre est là. Des dignitaires nazis se présentent, scrutent le tableau, puis se retournent vers Picasso. Ils pointent du doigt l'oeuvre et lui demandent : "C'est vous qui avez fait cela ?" Et Picasso de répondre : "Non. C'est vous".
Vérité ou mythologie ? Je ne sais pas. Toujours est-il que l'histoire est belle.
Enfin, vous voudrez bien noter que dans mon ignorance, j'ai clairement indiqué la source, à savoir le livre "Selling the Invisible" de Harry Beckwith. Depuis l'écriture du billet, une jeune femme proche des peintres de la période impressioniste m'a fait remarquer que l'histoire véridique serait à attribuer au peintre Eugène Boudin, impressioniste de la première heure et un des mentors du jeune Monet.
Le mystère demeure donc.
Qui saura l'éclaircir une fois pour toutes ?
Rédigé par : Jean-Marc à qf | 16/11/2010 à 17:28
Beau ♥
Rédigé par : Camille | 14/12/2010 à 19:20
C'est très bien. Je voudrais la date.
Merci bien
Rédigé par : Prisca Lonkile | 01/12/2011 à 07:36