C'est, selon la dernière étude de CSO Insights, le pourcentage de responsables commerciaux B2B estimant que leur système de CRM les a aidés à augmenter leur chiffre d'affaires. Quand on pense que l'accroissement de revenu a été la justification principale présidant au financement des investissements liés à la mise en place du CRM, cela signifie que dans plus de 4 cas sur 5, les attentes de départ ont été déçues.
Alors, pourquoi pareille désillusion ?
Toujours selon CSO Insights, les raisons principales du décalage entre attentes initiales et déception finale sont à chercher dans un double hiatus. D'un côté, les comportements d'achat des clients ont changé en profondeur : avec le développement généralisé d'internet, les clients n'ont plus besoin du vendeur comme convoyeur d'informations sur la marque ou les produits qu'il commercialise. Résultat et c'est un phénomène tout à fait nouveau : les décisions d'achat se prennent désormais de plus en pus en dehors de la présence du vendeur. De l'autre, comme les systèmes CRM sont architecturés autour de paramétrages correspondant à des logiques d'achat transactionnelles ayant de moins en moins cours, ils rendent peu ou pas justice du tout de la façon dont les clients évoluent tout au long de leur processus d'achat.
Les dirigeants commerciaux mettent clairement en lumière ce hiatus. Ainsi, si 7 sur 8 d'entre eux estiment que la connaissance de l'environnement du client et de son mode de prise de décision d'achat est fondamental, seul 1 sur 3 estime que le système CRM en place est utile ou très utile à cet égard.
Nous sommes donc en présence d'un cas typique de dissonance conceptuelle. Alors, comment combler le fossé entre les attentes initiales et les résultats observés ? En d'autres termes, comment passer d'un CRM aux allures de "système de flicage administratif de l'activité commerciale" à un CRM de type "assistant intelligent à l'accomplissement des ventes" ?
La réponse courte peut être formulée en trois points :
1. Un bon système CRM devrait être articulé autour du concept de profil client idéal, composé a minima de la une liste des fonctions avec lesquelles un commercial doit interagir pour que les produits & services proposés soient vendus conceptuellement, financés et mis en oeuvre ;
2. Pour chacun de ces rôles, le système de CRM devrait fournir accès à une liste de réalisations probantes ou success stories permettant au commercial de partager la façon dont d'autres individus ayant la même fonction dans d'autres organisations sont parvenus à réaliser des bénéfices appréciables à travers l'utilisation des produits & services proposés ;
3. Ces histoires sont le moyen pour le commercial de capter l'attention de clients potentiels. A ce stade, le système CRM devrait inclure une liste des objectifs typiques des interlocuteurs ciblés au regard de leur fonction, ainsi qu'un éventail aussi large que possible, mais au demeurant très précis, des événements "métier" susceptibles de provoquer l'intérêt pour les produits & services proposés ;
4. Enfin, le CRM devrait permettre de renseigner les opportunités au tamis d'un processus de vente décrivant la séquence des points de décision par lesquels passent les clients dans l'achat des produits & services en jeu. Il importe de différencier cette approche de ce qu'on voit malheureusement trop souvent dans les mises en oeuvre de CRM aujourd'hui, à savoir une articulation du système de gestion d'opportunités autour d'une série d'activités commerciales comme : "prendre un 1er RV", "faire une démonstration", "faire une proposition", autant d'activités dénuées de sens car fournissant zéro information sur le fait que ces activités aident ou non le client potentiel à avancer dans son propre processus de prise de décision d'achat.
Ce ne sont là que quatre (4) points. Il y a bien d'autres bien sûr qui illustrent combien les systèmes de CRM sont loin de ce que les vendeurs et les managers commerciaux seraient en droit d'attendre d'un environnement d'aide à la conduite de cycles de vente.
Quoi qu'il en soit, la conclusion s'impose : il est plus que temps de revoir les investissements réalisés autour des systèmes CRM à l'aune de principes élémentaires d'efficacité commerciale et de valeur créée pour leurs principaux utilisateurs, j'ai nommé les forces de vente.
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