Si vous êtes fan de séries télévisées américaines, vous connaissez sans doute Jeremy Piven, l'acteur qui interprète Ari Gold, l'agent sans scrupule d'une star hollywoodienne dans la série Entourage.
Ari Gold est un vendeur hors pair. Donnez lui un manuscrit invraisemblable comme l'histoire d'un groupe de fermiers survivant à une attaque nucléaire et découvrant l'existence d'une société souterraine. Eh bien, il vous le vend en 2 minutes chrono. Comment ? Tout simplement en délaissant le produit pour se polariser sur son interlocuteur, ses enjeux et le fait qu'à travers le scénario grotesque évoqué plus haut, il tienne peut-être en main la solution aux problèmes de son vis-à-vis.
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L'approche d'Ari Gold tient en trois mouvements clés :
1. De prime abord, il met son interlocuteur en face de son problème majeur : une série de trois trimestres consécutifs dans le rouge et, juste conséquence, un cours de bourse en capilotade.
2. Ensuite, il crée une décharge d'anxiété pas piquée des hannetons. En énonçant la phrase "You don't have a summer movie. A tentpole... you don't have one." (Vous n'avez pas de film pour l'été. Rien à quoi vous raccrocher...), Ari joue son va-tout. D'un côté, vis-à-vis de son interlocuteur, il appuie encore plus fort là où ça fait mal. Mais en plus, il donne un violent coup de patte à celle qui porte la responsabilité de cette coupable carence, la belle Dana Gordon interprétée par Constance Zimmer.
3. C'est quand l'anxiété est à son comble qu'Ari Gold plante le scénario sous les yeux de son interlocuteur. A ce moment-là, nous savons tous que la partie est gagnée. Encore une fois, pas parce que le scénario est une bombe. Non. Ce qui fait que ce scénario si bancal soit-il est accepté séance tenante, c'est qu'il matérialise la solution à un problème lourd de conséquences.
Du grand art !
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