Lorsque j’anime des formations CustomerCentric Selling®, je demande aux participants de réfléchir à des indicateurs de succès qu’ils pourraient proposer à leurs clients au regard des produits et services qu’ils leurs proposent.
De manière générale, tout le monde s’accorde pour considérer que la pose d’indicateurs de succès constitue un geste indispensable pour inscrire la relation client dans la durée et, ce faisant, faciliter les renouvellements. Pourtant, les équipes ont souvent toutes les peines du monde à s’acquitter de cette tâche.
Trois erreurs se répètent de façon régulière. La première tient au choix d’un indicateur déconnecté de l’utilisation des produits et services vendus. La deuxième erreur renvoie à la sélection d’un indicateur qui, quoique lié à l’utilisation des produits et services vendus, en est trop éloigné : il est trop générique, trop distant de l’utilisation des facultés discutées. Résultat, il est pratiquement impossible d’en associer l’évolution avec l’utilisation effective des produits et services en jeu. Enfin, troisième erreur : l’énoncé de l’indicateur laisse entendre que le vendeur assume une responsabilité au moins partielle sur son évolution dans le temps. Il s’agit d’un piège à éviter à tout prix, car seul le client est responsable des actions susceptibles d’avoir une influence sur l’évolution de l’indicateur. Par suite, sauf cas de mauvaise foi patente, il ne saurait incriminer le vendeur de quelque façon que ce soit d’une utilisation des produits et services vendus dont lui seul aurait la charge.
Récemment, alors que j’animais un atelier de formation auprès d’un opérateur spécialisé dans le transport aérien, je suis tombé sur un indicateur particulièrement remarquable. Le service vendu consistait à aider le responsable du « revenue management » d’une compagnie de transport aérien civil à optimiser le rendement de ses vols grâce à une capacité accrue à sélectionner les routes les plus rentables. L’indicateur choisi fut : taux de remplissage des avions sur les nouvelles routes (« load factor » dans le jargon de la profession) / taux de remplissage moyen constaté. Comme vous pourrez aisément le constater, l’indicateur est (1) intimement lié aux facultés en jeu, (2) d’une granularité suffisamment fine pour témoigner de l’impact lié à l’utilisation des produits et services en jeu et (3) son énoncé n’induit pas la moindre forme de responsabilité de la part du vendeur.
Carton plein !
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